BLOOM

une association de loi 1901 à but non lucratif entièrement dévouée à l’océan et à ceux qui en vivent. BLOOM a pour mission d’œuvrer pour le bien commun, la préservation de la biodiversité, des habitats marins et du climat en inventant un lien durable et respectueux du vivant entre les humains et la mer.

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Un rapport inédit pour la transition sociale-écologique des pêches

Face à l’urgence écologique et sociale et en l’absence de scénarios concrets pour penser l’avenir des pêches, BLOOM a lancé un groupement de recherche pluridisciplinaire dédié à la planification de la transition sociale-écologique des pêches. Ce groupement, constitué entre autres de chercheurs de L’Institut Agro, d’AgroParisTech et de l’EHESS-CNRS, en collaboration avec l’association The Shift Project et la coopérative L’Atelier des Jours à Venir, a publié le premier bilan scientifique multi-critères de la performance économique, sociale et écologique des pêches françaises, intitulé « Changer de cap. Pour une transition sociale-écologique des pêches ».

Lire le rapport « Changer de cap. Pour une transition sociale-écologique des pêches ».

Les digues ont lâché

En général, c’est au moment où l’on pense que l’indignité dans l’espace public a touché le fond qu’un politique arrive encore à nous surprendre en repoussant plus loin le curseur. Le 28 novembre dernier, une digue de plus a lâché. Sur le plateau de l’émission « Les super-pouvoirs de l’océan » présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a menti aux Français.es de façon répétée et délibérée.

Il a osé affirmer plusieurs fois que les navires-usines géants et les chalutiers étaient interdits dans les aires marines protégées ! Alors qu’il est lui-même l’artisan de cette réalité française aberrante : 

NON, les engins de pêche destructeurs et la pêche industrielle ne sont pas interdits dans les aires marines protégées.

Si des méthodes de pêche équivalant à des bulldozers sous-marins sont encore autorisées dans les aires marines dites « protégées » en France, c’est notamment en raison de sa propre opposition à une réelle protection de l’océan : rappelez-vous la prise de position de M. Berville le 8 mars dernier au Sénat lorsque ce dernier s’est dit « totalement, clairement, et fermement » opposé à l’interdiction des engins destructeurs dans les aires marines protégées. 

Sidérée par une parole gouvernementale affranchie de la plus élémentaire forme d’intégrité, l’équipe de BLOOM a immédiatement rétabli la vérité : contrairement à ce qu’a affirmé Hervé Berville, il y a bien des navires-usines dans les aires marines dites « protégées » en France. Ces monstres industriels de plus de 80 mètres de long étaient même en train de ravager les eaux de la Manche au moment où M. Berville proférait ses mensonges sur une chaîne du service public.  

Pour être précis, sur les 15 jours précédant l’émission télévisée, l’un de ces chalutiers géants, le « Scombrus » (81 m) venait même de passer 93% de son temps dans les aires marines « protégées » françaises à aspirer des millions de kilos de poissons au nez et à la barbe des pêcheurs artisans français, désespérés et impuissants face à la volonté politique du gouvernement français de laisser ces machines de guerre industrielles détruire l’océan et leur métier, dans des opérations de pêche s’apparentant à des rafles sans merci. 

Immenses chalutiers et irresponsables politiques sont les « super-destructeurs de l’océan ». Ils forment un système solidaire de corruption, d’opacité et de désolation environnementale et sociale. Quand le gouvernement en est à détruire le langage et à mentir droit dans les yeux, on sait que ce n’est pas une bataille qui nous attend pour défendre l’intérêt général, l’océan et le climat, mais une guerre d’usure.

Nous sommes en train d’affiner notre plan d’action, car il n’est évidemment pas question de les laisser faire. 

09/12/2023

Haut-le-cœur… mais hauts les cœurs 

La colère est un moteur puissant, car de l’écœurement naît la détermination.

Avec sa déclaration récente et ahurissante, le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, ne nous a pas seulement offert un boost d’énergie, il nous a carrément équipés d’un turbo magique. 

Car après ce que nous avons entendu, notre détermination à agir en faveur du climat et de l’environnement est TOTALE, CLAIRE et FERME. 

Mardi 8 mars, au Sénat, le secrétaire d’État s’est exprimé au nom du gouvernement et s’est « totalement, clairement et fermement » opposé à la protection de l’océan. 

Alors que la Commission européenne vient de rappeler aux États membres de l’UE dans un « plan d’action pour l’océan » qu’ils devaient mettre en œuvre les directives et règlements européens de protection marine, et notamment interdire les méthodes de pêche destructrices comme le chalutage de fond dans les aires marines protégées, Hervé Berville s’est résolument rangé, avec plus de clarté que jamais, du côté des lobbies de la pêche industrielle.

M. Berville a fait tomber les masques. Il a montré la vraie nature de notre gouvernement : des destructeurs de l’océan, froids, déterminés et irresponsables. 

Regardez la vidéo, elle est univoque. 

Vidéo des questions au gouvernement du 8 mars 2023.

Ceux qui souhaitent voir les arguments fallacieux développés en soutien des méthodes de pêche destructrices peuvent regarder l’intervention entière en cliquant ici.

« Je le dis très clairement, la France – le gouvernement – est totalement opposée à la mise en œuvre de l’interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées. 

Totalement, clairement et fermement ».

On parle bien ici d’interdire les engins destructeurs dans les aires marines « protégées ». C’est-à-dire dans des zones qui devraient déjà interdire depuis longtemps les engins destructeurs. 

Quelle folie…

Ce sont les mots de la France d’Emmanuel Macron en 2023. 

En 2023…  

A huit jours exactement de la sortie du prochain rapport du GIEC sur le climat, attendu le 20 mars 2023.

En 2023…

Alors que les rapports successifs des climatologues et des experts de la biodiversité nous disent, en somme, que :

  • Les émissions de CO2 continuent à croître.
  • Le réchauffement global pourrait atteindre +3,5°C à la fin du siècle.
  • La moitié de l’humanité est déjà très vulnérable aux effets du changement climatique.
  • Les températures ont déjà augmenté de 1,1°C en moyenne dans le monde (mais de 2°C en Europe, plus affectée).
  • Les vagues de chaleur et les sécheresses entraînent une morbidité accrue des humains et des écosystèmes ainsi que des pertes de rendements agricoles et des incendies ravageurs.
  • Des écosystèmes entiers, comme les récifs coralliens, ont déjà atteint le point de non-retour.
  • L’océan, qui est aujourd’hui le « poumon bleu » de la planète, pourrait perdre sa capacité à agir comme puits de carbone et se mettre à contribuer au changement climatique.
  • La fenêtre d’action ne fait que se rétrécir alors que certaines conséquences du changement climatique sont irréversibles…

En 2023… 

Alors que les experts du GIEC s’époumonnent à nous répéter que les changements individuels sont certes nécessaires, mais qu’ils ne pourront pas pallier l’absence d’actions politiques déterminées et immédiates… et précisément 1) la sortie des énergies fossiles, 2) la fin de la déforestation terrestre et sous-marine, 3) la protection et la restauration de la nature. 

En 2023…

Alors que les aires marines protégées sont reconnues comme le moyen le plus efficace pour restaurer les capacités de l’océan à lutter contre le réchauffement climatique et le déclin des espèces marines.

En 2023, alors que JAMAIS gouvernement n’a été confronté à une telle responsabilité. 

C’est leur choix. Leur trahison. 

Dont acte.